2005 - Enfin, la nouvelle maison

L'année a commencé dans la tristesse avec les décès, à quelques semaines d'intervalle, de deux frères de maman. Elle n'a pas "capté" ces événements, preuve s'il en est que la mémoire était déjà grandement défaillante. Il est apparu évidemment qu'il lui aurait été néfaste de se déplacer pour les sépultures (à 800 km) : l'émotion, le changement, la fatigue auraient été trop importants et aurait dégradé très sûrement son psychisme .

En février l'opportunité d'une maison s'est trouvée, pour maman le choix entre une maison (à 100 km de Bayonne donc de moi mais proche de chez mon compagnon où je réside chaque week-end) et un appartement près de chez moi à Bayonne, a été vite fait : elle préfère la maison.

Le choix de son nouvel habitat a été très important. A ce stade maman était encore capable de faire ses courses seule, par contre elle ne conduisait quasiment plus sa voiture (en tout cas pas du tout dans un quartier qu'elle ne connaissait pas encore) : il était donc nécessaire d'avoir des commerces accessibles à pied, si possible sans route à traverser.

L'autre point important était le choix même de maman, selon ses habitudes et préférences. Maman est une "femme d'extérieur" : elle préfère s'occuper de son jardin que du ménage dans la maison par exemple. Nous avons donc privilégié une maison avec de l'espace vert autour, ni trop petit, ni trop grand.

Signature de l'acte d'achat fin mars. Intérieurement, électricité, plomberie, serrurerie, chauffage... ont dus être rénovés et repensés selon ses possibilités d'usage actuels mais aussi à venir.

Les mots d'ordre : sécuriser la maison, simplifier l'habitat (simplification qui se fera également au fur et à mesure de l'avancée de la maladie).

Chaque détail est important. Ainsi le réglage de la température du cumulus doit être fait de façon à ce que l'eau qui sort du robinet côté mitigeur chaud ne soit pas brûlante.

Le sentiment d'insécurité commençant à apparaître chez maman, il a été nécessaire de sécuriser au moins visuellement chaque ouverture : barreaux, verrous, calfeutrages extérieurs (portail...).

Après des jours de travail pour aménager la maison celle-ci a enfin été prête et maman s'est installée dans son nouvel environnement au mois d'août 2005.

Très vite on prend les coordonnées des voisins (qui s'avèreront par ailleurs très aidants et je les en remercie énormément) à toutes fins utiles, car maman sera seule durant la semaine. Cependant mon compagnon réside dans le même village et peut se déplacer à la moindre alerte (ce qui arrivera de plus en plus souvent !).

Je tente à plusieurs reprises des allers/retours en voiture avec maman pour tenter de la familiariser au chemin jusqu'au centre du village (tout proche) : rien n'y fait, elle ne s'y fera jamais, trop peur de ne pas retrouver sa route, pourtant extrêmement simple.

Je tente la mise en place d'un agenda : elle ne l'utilisera pas ou bien à tort et à travers.

Mi-septembre je prends un rdv au Centre Mémoire de l'hôpital de Pau. On y rencontrera divers intervenants dont un psychiatre. J'avoue ne pas avoir trouvé de bénéfice à cette démarche, juste une angoisse supplémentaire face à l'incurabilité de la maladie.

Je commence à surveiller discrètement le poids de maman.

Elle a maintenant un traitement en bi-thérapie : deux médicaments sont associés.

Durant cette année 2005 nous arriverons encore à passer quelques jours ensemble chez moi à Bayonne.